La richesse de l'univers trouve son explication en Dieu.
Il est temps de résumer ce que j'ai établi dans les trois articles précédents :
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La raison nous dicte qu'une Substance à l'existence nécessaire, cause d'elle-même, existe nécessairement. Cette grande évidence constitue ce qu'on appelle depuis mille ans l'argument ontologique ou la preuve cosmologique, même si les Anselme, Descartes ou autre Leibniz l'ont présenté sous d'autres formes (article 1).
- Cette Substance a pratiquement une puissance de création illimitée, dans le sens où elle ne s'interdit rien qui ne contredise la logique des lois mathématiques qu'elle s'est obligée à suivre (article 2).
- Selon l'hypothèse la plus raisonnable scientifiquement, tout ce que l'on peut imaginer mathématiquement existe également physiquement. C'est ce que les scientifiques sont forcés d'admettre s'ils ne veulent pas faire appel au principe anthropique (article 3).
Le dernier point est particulièrement important à comprendre. Pour mieux que l'on saisisse ce que cela signifie, le fameux Max Tegmark, dont j'ai généreusement parlé dans le post précédent, a proposé le schéma suivant dans son article.
Pour vous permettre de mieux appréhender le schéma, je vous rappelle que « manifold » est un mot anglais qui désigne un espace topologique abstrait.
Dans ce schéma, on voit de quelle façon il fait le lien entre tous les concepts qu'un mathématicien peut imaginer et la physique. Pour lui, tous ces concepts existent nécessairement « quelque part », ce « quelque part » constituant sans doute un multivers de niveau 4 ou 5 !
Ils n'existent pas en un lieu physique puisque l'espace est elle-même une notion issue des mathématiques : autrement dit, la notion d'espace fait partie d'une des cases de ce schéma. En fait Tegmark n'a pas l'air d'oser nous dire à quel « endroit » il pense que ces objets mathématiques existent : peut-être a-t-il peur de s'aventurer sur le domaine de la métaphysique ?
Il sait pertinemment que c'est un champ de recherche actuellement particulièrement censuré.
En tout cas, la théorie dite du tout défendue par Max Tegmark est de plus en plus en vogue. En lisant le Sciences§Avenir de décembre 2011 déjà cité dans l'article précédent, on se rend compte qu'elle est en train de s'imposer.
Extrait : « La nature, en quelque sorte, pourrait exploiter toutes les possibilités, explique Leonard Susskind. Existe-t-il un mécanisme naturel qui aurait peuplé un mégavers de tous les environnements possibles en transformant les possibilités mathématiques en réalités physiques ? C'est ce que pensent un nombre croissant de physiciens théoriciens - moi compris. Et c'est ce que j'appelle le peuplement du paysage. »
Existe-t-il un mécanisme naturel transformant toutes les possibilités mathématiques en réalités physiques ?
La question paraît extraordinaire ! En effet, comment voulez-vous ne pas répondre Dieu à cette question ?? Il va devenir de plus en plus difficile de se passer de lui !!
C'est même totalement impossible lorsqu'on constate que l'hypothèse la plus raisonnable scientifiquement permettant d'expliquer pourquoi un univers aussi bien calculé que le nôtre existe... implique l'existence d'une structure qui correspond à ce qu'une Substance Cause Première créerait, comme je l'expliquais un peu plus haut !!
Cela signifie que la démonstration de l'existence de cette formidable Substance spinoziste est bien confirmée par les faits !
Le schéma ci-dessus correspond sans doute à ce qui sortirait de l'imagination créatrice (si j'ose dire), d'une Substance comme celle que la philosophie la plus pertinente décrit comme existant nécessairement. N'est-ce pas formidable ?!!?
Tout est cohérent, tout tient debout... Tout s'explique !!
Vous avez sans doute remarqué le côté cocasse de l'histoire. En voulant éviter de répondre Dieu, en voulant à tout prix trouver une solution sans le Tout-Puissant, même le scientifique le plus sceptique ne peut que finir par tomber sur lui. Mieux : il permet la confirmation quasiment expérimentale de son incroyable puissance de création. Il permet la confirmation scientifique d'une Substance à l'existence nécessaire !!
N'est-ce pas plaisant ?! N'est-ce pas savoureux ?! N'est-ce pas burlesque ??!!
En réalité, le concept de Substance est inévitable, j'espère vous l'avoir montré assez clairement. Relisez attentivement les trois derniers articles et vous verrez que tout s’enchaîne parfaitement.
Si vous n'avez ne serait-ce que le moindre doute, je vous invite à aller dormir à la belle étoile par une nuit sans nuages et sans lune, loin des villes, sources de pollution lumineuse. Avant de sombrer dans les bras de Morphée, prenez le temps de contempler le spectacle des étoiles, des galaxies, des nébuleuses, des amas ouverts ou globulaires. À l'aide d'un petit guide d'astronomie, aidez votre imagination à concevoir les mondes fascinants qui vous offrent par ce spectacle une toute petite partie de leur richesse puis comprenez qu'il ne s'agit que d'un infime, très infime, échantillon de tout ce qui existe : pensez simplement à ces satellites qui bientôt confirmeront l'existence d'autres univers, parallèles au nôtre, et aussi riches que celui que vous avez sous les yeux.
Peut-être serez-vous fasciné par l'extraordinaire diversité et étendue de ce gigantesque espace. Vous vous demanderez : « par quel miracle tant de choses existent ?! »
C'est alors que vous penserez à Miteny et à sa Substance au pouvoir de création illimitée !
Vous serez alors traversé par un sentiment mystique qui vous élèvera et vous transportera au-delà de votre imagination.
Tout ce que je vous exhorte à faire, c'est de vous arrêter un peu, un tout petit peu, de contempler, de réfléchir... et d'être ébahi d'admiration. Puis à l'aube, quand vous partirez pour regagner le brouhaha d'une civilisation qui ne sait plus ce qu'elle fait, à l'instar de Stevenson lors d'une de ses nuits à la belle étoile (lire Voyage avec un âne dans les Cévennes), laissez sur votre lit d'herbe une petite pièce au Grand Aubergiste, en remerciement de la superbe nuit que vous aurez passé.
La paix soit sur vous (shalom aleichem, salam aleikoum).
Aimablement.