La grenouille plate à incubation gastrique.
La grenouille plate à incubation gastrique était une merveilleuse petite grenouille d'Australie disparue récemment qui élevait ses petits dans son estomac. D'autres amphibiens, comme la grenouille transparente des forêts de nuages de l’Équateur, la grenouille volante ou les si vivement colorées grenouilles dendrobates d'Amérique ou mantella de Madagascar sont des représentants fascinants d'une biodiversité trop menacée.
Et que penser de la salamandre photosynthétique qui utilise des algues pour se procurer une partie de son énergie ?
Personnellement, je suis ébahi devant toutes ces espèces.
Comment ne pas être émerveillé devant la diversité étonnante des singes et des toucans d'Amérique du sud ou des lémuriens malgaches, tous aussi jolis les uns les autres ?
Je suis forcément triste quand j'apprends qu'un animal aussi formidable que la baleine bleue est au bord de l'extinction. L'avidité des hommes a détruit cette espèce alors qu'elle était là pour nous puissions admirer le spectacle fantastique qu'offre son existence.
Comment ne pas être enthousiasmé devant ces géants indolents, gracieux et beaux ? Oui, ils sont beaux, on peut le dire.
Comment ne pas être bluffé par les performances des éléphants de mer capables de plonger jusqu'à deux kilomètres de profondeur pour pêcher des poissons lanternes ?
Ces animaux sont sans cesse en vadrouille dans les profondeurs sombres de l'océan, à chaque fois pendant plus de vingt minutes, et parfois jusqu'à deux heures. D'ailleurs, ils se reposent en apnée, en se laissant flotter entre deux eaux.
En fait, par la durée, la profondeur et l'enchaînement des plongées, les éléphants de mer sont les plus performants des phoques. Ils dépassent même la plupart des cétacés.
Ces capacités hors normes résultent d'adaptations physiologiques communes à tous les mammifères marins mais particulièrement développées chez les éléphants de mer : les poumons sont vidés et comprimés, réduisant ainsi les effets nocifs des échanges gazeux sous pression comme l'azote, si dangereux pour les plongeurs humains. En fait l'oxygène est essentiellement stocké dans le sang et dans les muscles où il est retenu par la myoglobine.
Les éléphants de mer ont ainsi un volume sanguin rapporté à la masse corporelle 2,5 fois supérieur à celui de l'homme, une plus grande concentration en hématies, une plus grande concentration en hémoglobine dans les hématies. Leur rate joue également un rôle essentiel dans le stockage et la redistribution du sang.
Enfin, ils dépensent un minimum d'énergie : la forme hydrodynamique du corps facilite la pénétration dans l'eau et pour plonger il suffit souvent de se laisser couler. Le flux sanguin se concentre sur les organes vitaux tandis que la température corporelle chute de plus de 15 °C dans les parties périphériques du corps.
Ici un article intéressant sur le fonctionnement très perfectionné du corps de ces animaux.
Mais bien sûr, ce n'est pas tout. Il y a tant de raisons de s'émerveiller.
Comment par exemple ne pas être impressionné par un animal comme l'albatros hurleur, le plus grand des albatros, faisant jusqu'à 3m45 d'envergure et capable de voler pendant des semaines au milieu des pires tempêtes de l'océan austral ?
Baudelaire s'en était déjà ému...
Malheureusement, lui aussi, comme tant d'autres, est menacé. Par la pêche industrielle. Cette même pêche qui pille les océans du monde à une vitesse alarmante. Au lieu de la préserver, l'homme saccage complètement la belle Terre que nous habitons : saviez vous qu'en dix ans, le nombre de tigres sauvages a diminué de moitié ? Depuis le début de l'ère moderne, 97% de cette population a disparu !
Et je n'ose parler des rhinocéros, tous à la limite de l'extinction, des éléphants, des girafes, des pandas, etc... Nous détruisons même les abeilles.
Pourtant préserver la biodiversité, c'est important. D'abord parce que, comme l'indique ce petit article sympathique, les vivants n'ont pas à se justifier d'exister. Pourquoi faudrait-il que tout ce qui existe n'ait le droit d'exister que si l'homme en trouve une utilité pratique ? Je trouve ce raisonnement d'une bêtise et d'une arrogance hallucinantes. Surtout qu'en outre, le potentiel économique et médical de la biodiversité est très largement sous-estimé. Il est possible que toutes les espèces existantes sur Terre soient en fait utiles, et non nuisibles.
De toute façon chaque extinction d'espèce est une perte irréparable, parce qu'alors c'est le fruit d'un long processus biologique qui est perdu à jamais. Une richesse pourtant essentielle à l'évolution de la vie sur notre belle petite planète.
Enfin la diversité n'est-elle pas le but de l'existence du monde ? Si le monde n'existe pas pour la diversité sous toutes ses formes, pourquoi existe-t-il ?
La richesse c'est la diversité, qu'elle soit biologique, linguistique, culturelle, artistique. J'aime toutes ces diversités, je souhaiterais qu'elles soient toutes préservées et même qu'elles prospèrent. D'ailleurs une étude montre que biodiversité et richesse linguistique coïncident : c'est tout dire.
Dieu a fait un univers incroyablement riche car d'une diversité sans limites. S'Il l'a voulu ainsi, est-ce à l'homme de décider que le monde ne doit comporter qu'une seule espèce parlant qu'une seule langue avec un seul type d'environnement en béton et ne bouffant qu'un seul type de nourriture industrielle, comme dans le film Soleil vert ?
Veut-on vraiment d'un monde uniforme ?
En tout cas pas moi. Car pour moi l'uniformité c'est le vide, donc la mort. Imaginez un instant une forêt ne comportant qu'une seule espèce d'arbre et n'abritant qu'une seule espèce de mammifère ?
Tous nous dirions immédiatement de ce biotope qu'il sent la mort. Tous !
La vie, le bonheur, c'est la diversité. Et donc bien sûr la biodiversité car l'environnement naturel c'est tout de même la majeure partie de notre environnement. Pour qu'il soit vivant, il faut qu'il soit diversifié.
Non seulement il faut préserver la biodiversité mais j'espère que dans un avenir pas trop lointain, on fera tout pour qu'elle augmente.
Hélas, trois fois hélas, pour l'instant les méchants triomphent, s'enrichissent alors que les gentils, les rares qui refusent de participer au grand saccage, se retrouvent au ban de la société. Celui qui ne consomme pas meure, celui qui ne détruit pas est puni. Or pas définition, une civilisation qui pille son environnement ne peut pas survivre bien longtemps. Le monde est sous l'emprise du Mal...
Cela ne peut donc que finir très mal, par définition.
J'ai évoqué l'année dernière dans cet article une étude très sérieuse puisque publiée dans la prestigieuse revue Nature qui prédisait la fin de notre planète avant 2100. Apparemment, nous serions complètement foutus.... à moins que Dieu intervienne. Vous allez encore dire que je me répète, mais c'est ce qu'il aurait promis lorsqu'il ''fait dire'' qu'aux jours de l'Apocalypse, le temps sera venu de détruire ceux qui détruisent la Terre.
Où, quand, comment ?
Partout et maintenant, par une crise mondiale de plus en plus présente... et éventuellement par l'arrivée d'un messie.
Wait and see...
Post-scriptum : l'homme peut inverser la situation s'il le souhaite vraiment. Ainsi les scientifiques ont récemment réussi à ressusciter la grenouille plate à incubation gastrique grâce à des spécimens congelés. Formidable !
Un espoir pour le mammouth laineux.
Je trouve le fou à pieds bleus très élégant.