Adorer Dieu avec l'esprit et la vérité.
Qu’est ce qu’aimer la vérité ?
A mon avis, cela veut dire aimer ce qui est vrai (!), c'est-à-dire se demander si les choix que l’on fait ainsi que les croyances et les certitudes que l’on a sont légitimes. Donc c’est se poser des questions, douter. Vous allez me dire que si l’on doute de tout, on n’avance pas. Or, aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est bien le contraire qui se passe. L’exemple d’Einstein est parlant : n’est ce pas en doutant des théories de son époque, en cherchant, en se posant des questions qu’il a réussi à trouver sa théorie (validée) de la relativité restreinte ?
Pour y arriver, il a bien fallu qu’il doute d’une « affirmation » que tout le monde croyait tout à fait certaine : le temps et l’espace sont absolus, immuables. Imaginons-nous à sa place ? Aurions-nous osé douter de cette quasi-évidence ? Je ne crois pas. Pourtant, c’est bien dans cette interrogation que réside son génie.
En somme, le doute, c’est génial (Kant écrivait : « l’intelligence d’un individu se mesure à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter »). Ce qui s’applique à la science s’applique aussi, à mon avis, à la religion : même le Christ dit qu’il faut adorer Dieu avec l’esprit et la vérité. En tout cas, une religion digne de ce nom devrait se reconnaître avant tout par son amour de la vérité (donc du doute), non ?
Mais malheureusement, bien souvent, c’est le contraire que l’on constate : les religions n’ont en général pas de problème pour affirmer qu’elles sont le canal de communication d’un Dieu dont elles ne pensent pas devoir prouver l’existence (un comble).