Le corps suffit?
La fabrication (c'est-à-dire la naissance !) d’un corps suffit pour que celui-ci soit capable de ressentir la douleur. Cela paraît évident… du moins en apparence. Mais en fait on ne sait pas.
Quelle sorte de douleur ? Quel niveau de conscience ? On ne peut pas savoir. Il n’y a pas d’unité de mesure de la douleur subjective (mais je peux proposer le « Miteny »). On ne peut que projeter sa propre expérience de la douleur pour imaginer celle de l’autre puis compatir (mais ce n’est pas obligatoire… d’ailleurs certains ne le font pas). Alors, peut-être que cette douleur de l’autre existe, mais aucune preuve expérimentale n’est possible. C’est pourquoi je préfère dire qu’à chaque fois qu’un corps est « fabriqué », Dieu vient lui « insuffler » une part de lui pour qu’il puisse avoir conscience de lui-même et du reste (en quelque sorte): les corps ne sont que des reflets, ce qui est important c'est l'esprit. C’est une théorie qui paraît saugrenue, j’en conviens. Sauf si on remet en cause tous ses aprioris (et tout son conditionnement). Il faut entre autres se rendre compte qu’on ne sait pas ce qu’est la matière. Je lisais dernièrement dans un magazine (sciences et vie) que la matière ne serait que de l’information, la théorie de la mécanique quantique étant très proche d’une théorie mathématique des probabilités (ou quelque chose comme ça).
La matière n’étant que de l’information, elle ne serait donc qu’un concept (à ce niveau, je n’ai qu’un mot à dire : ???). Alors, comment s’en sortir ? Comment avoir une vision claire des choses ? En replaçant Dieu (c'est-à-dire la révélation de l’existence et de la suprématie de la conscience) au centre… la matière n’étant qu’un « accident » (pour reprendre le vocabulaire de Spinoza).
Mais on peut aussi s’autoriser un point de vue plus religieux : La raison la plus élémentaire nous oblige à admettre que c’est Dieu qui choisit le niveau de conscience qui sera attribué à chaque corps. Surtout si ce « niveau de conscience » oblige la personne à mettre au centre de ses préoccupations des questions du genre « pourquoi ne suis-je pas quelqu’un d’autre ? », « naître quelque part, est-ce vraiment un hasard ? » (questions qui ne sont pas à la porté de n’importe qui, je m’en suis aperçu). D’ailleurs pour apporter des éléments supplémentaires en faveur de ma doctrine, j’ai trouvé un certain nombre de coïncidences me concernant qui me semblent, en toute objectivité, quand même troublantes.
Paradoxalement cette manière religieuse (et prophétique) de « s’en sortir » me convient aussi.