Hypothèses.
H1. Je suppose que si quelqu’un ou quelque chose vous frappe suffisamment fort, alors il est possible que vous ayez mal, bref, que vous savez ce que signifie avoir conscience de la douleur. La phrase B « vous avez mal » a donc un sens : elle correspond à une réalité. Une telle hypothèse me paraît légitime. Mais si vous vous sentez capable de la remettre en doute, je propose que vous remplaciez les animaux de laboratoire qui subissent d’odieuses tortures au nom de la science et qui, visiblement, en souffrent.
H2. Je suppose qu’il peut exister une autre personne qui ait les mêmes souvenirs, le même caractère, les mêmes caractéristiques physiques que vous. Il est évident que cette personne n’existe pas. Mais néanmoins elle pourrait exister dans un univers parallèle en tout point semblable au nôtre par exemple.
On peut également envisager qu’il soit un jour possible de faire, à un instant t, un clone parfait de votre personne : même corps, mêmes souvenirs, même caractère… Cette hypothèse est notamment valable si l’on considère que l’informatique (ou la cybernétique) sera un jour assez évoluée pour reproduire le fonctionnement de n’importe quel système biologique. En effet, dans ce cas là, il semble raisonnable de penser que les scientifiques pourront copier les processus, les mémoires, les connexions, de manière parfaite autant de fois qu’ils le veulent. J’appelle cette hypothèse (H2), l’hypothèse « clone ». Si vous réfutez cette hypothèse, vous considérez que vous êtes si unique qu’il est impossible de recréer votre corps et votre personnalité. Je suis alors en droit de me demander par quel miracle vous existez : il faut que vous m’expliquiez ce qui vous rend si exceptionnel.
Il est généralement admis que tous les êtres humains sont conçus sur le même modèle et qu’ils sont tous faits de la même façon. Si vous réfutez l’hypothèse « clone », vous devez également réfuter ce résultat scientifique.