Proposition 3.
Appelons maintenant Q l’hypothèse suivante : « Un élément appartenant à Mt (que l’on nommera K et qui peut être simple ou très complexe, qui peut être aussi tout votre corps) est seule à l’origine de votre conscience de la douleur. »
Q est fausse.
Démonstration. Personne ne peut faire la différence entre vous et votre clone parfait. On peut ainsi affirmer que personne (à part éventuellement vous-même) ne peut faire la différence entre les constituants de votre corps et les constituants du corps de votre clone, ni même entre le fonctionnement de votre corps et le fonctionnement du corps de votre clone (c’est l’hypothèse « clone »).
On suppose ainsi qu’à l’instant t, vous et votre clone avez exactement la même histoire, exactement les mêmes caractéristiques et caractères. K appartient à Mt, par conséquent D (définition 1) s’applique. Ainsi personne ne pourra distinguer la réaction d’une occurrence de K de la réaction d’une autre occurrence de K (si ces deux occurrences sont sollicitées par le même évènement). Or, en toute logique :
a. Vous êtes une personne.
b. Vous ne pouvez donc pas distinguer la réaction d’une occurrence de K de la réaction d’une autre occurrence de K. En termes plus clairs, vous ne pourrez donc pas distinguer la réaction de votre corps de la réaction du corps de votre clone.
Mais bien sûr, ceci est absurde. En effet, si une tierce personne frappe (suffisamment fort) régulièrement soit votre clone, soit vous, vous n’aurez mal que lorsque votre corps sera frappé. Vous saurez donc faire immédiatement la différence entre la réaction d’une occurrence de K (la vôtre) qui engendre votre douleur et la réaction d’une autre occurrence de K (celle de votre clone) qui n’engendrera aucune douleur. Conclusion inévitable : Q n’est pas recevable.