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le roman de daniel

Dans la fosse aux lions.

Publié le par Miteny

Épisode 8 de la saga dieuexiste.com... (L'épisode précédent est ici).

Tout à coup, Glandon décida de tourner à droite, sur une route de campagne, bien plus étroite que la D613 dite route de Paris sur laquelle il se trouvait. La BMW les suivit. Au bout de quelques kilomètres l'inévitable quand on roule à plus de 120 km/h sur ce type de chemin très étroit arriva : un face à face sans pouvoir s'arrêter. Pour ne pas se scratcher, Robert dut bifurquer violemment vers le champ, ce qui fit crier la jeune Helena, toute blottie contre Mitney. Les méchants s'arrêtèrent pour observer la scène.
Au bout de quelques centaines de mètres, la Z3 se trouva face à un grand grillage. L'américain décida de l'enfoncer, ce qui coinça et abîma la belle voiture. Les quatre descendirent pour continuer en courant. Au sein de la propriété dans laquelle ils s'étaient illégalement introduits, il y avait là quelques bâtiments mais peu de personnes. Il était visiblement trop tôt. Helena, toute stressée par la situation mais particulièrement sexy même avec les vêtements de Mitney, se servit de son revolver pour ouvrir une porte.
« Paskutinis, dit-elle tranquillement.
  - On dirait que nous sommes dans un zoo. Regardez, il y a une sorte d'enclos ici, ajouta Rosnard.
  - Probablement le zoo de Lisieux, précisa Mitney. »

Hélas, leurs poursuivants étaient déjà là. Les quatre aventuriers décidèrent de se cacher derrière les gros cailloux de la fosse qu'ils venaient de repérer. De là, ils pourraient observer discrètement le comportement de ceux qui voulaient les attraper pour les torturer. Trois hommes entrèrent puis regardèrent dans la fosse avant de disparaître du champ de vision des fugitifs. Quelques minutes plus tard, un mécanisme se fit entendre. Tout au fond, à gauche, une porte grillagée s'ouvrait lentement.
« J'ai peur de ce qui va venir de ce tunnel » s'inquiéta Rosnard. Les prisonniers se serrèrent les uns contre les autres, Mitney se débrouillant pour n'être jamais très loin d'Helena. « I'll protect you » lui susurra-t-il à l'oreille. En retour, elle lui sourit. C'est alors qu'un énorme lion pénétra dans la fosse. Puis un autre. Et enfin une lionne. Cette fois, la situation était vraiment critique. Rosnard, Glandon, Helena et Mitney se mirent debout, pour faire face aux bêtes. En haut, au niveau de la vitre, les trois gangsters souriaient. Ils étaient fiers de leur coup. Mais ils durent entendre le gardien arrivé car ils déguerpirent très rapidement.
Mitney eut alors un geste insensé. Non, il ne retira pas sa burqa pour se montrer nu devant les félins, mais il s'avança vers eux tout en répétant tranquillement c'est un signe, c'est un signe, Daniel est en moi. Il voulait également montrer son courage pour impressionner la belle.
Il serait le prince, elle serait la princesse, il vaincrait le lion, elle tomberait amoureuse...
Le gardien arriva. Dès qu'il vit la scène, il se précipita sur son téléphone, probablement pour appeler la police, voire éventuellement les dresseurs. Puis il entrouvrit la porte de la fosse pour encourager Rosnard, Glandon et Helena à sortir discrètement pendant que Mitney faisait diversion.
Celui-ci, dans un geste de pure folie, alla jusqu'à toucher la tête du plus gros des lions, une énorme bête dotée d'une immense crinière noire. Il le caressa, et aussi extraordinaire que cela paraisse, le félin se laissa faire. Puis Mitney recula, en étant toujours face au roi des animaux. Il arriva jusqu'à la porte, puis sortit... Aussitôt le gardien l'empoigna :
« Dis donc, mon gars, tu m'as l'air sacrément fêlé. Mais qu'est ce que c'est que cette robe de gourou ? C'est un suicide collectif, c'est ça ? Croyez moi, vous n'allez pas vous en sortir comme ça, bande de détraqués... Et en plus vous embarquez cette pauvre jeune fille innocente dans vos conneries. Une honte !! ... (…) ... Pervers !! Saloperie !!
  - Je suis le prophète Daniel de retour après sept temps d'absence. Toutes ces coïncidences ne sont pas l’œuvre du hasard. C'est impossible. Car oui mes amis, après avoir vécu le chapitre 5, nous venons de vivre le chapitre 6. C'est extraordinaire, c'est miraculeux... Il faut prier.
  - J'en étais sûr ! Un enfoiré de gourou à la mords-moi-le-nœud !! J'ai bien envie de te remettre avec les lions, escroc ! T'inquiète, j'ai appelé les flics et là, on va voir si tu la ramènes encore.
  - Tu ne peux rien contre le destin, mécréant.
- Vas-y, traite moi encore et tu vas voir à quoi sert ce fouet. Vas-y, du courage... Violeur de blonde. »
C'est alors que Rosnard prit la parole pour calmer le jeu. Il expliqua que lui et ses amis ne constituaient nullement une secte mais qu'ils avaient été retenu prisonniers par des assassins auxquels ils avaient arraché la jeune personne et qu'ils souhaiteraient vraiment raconter tout cela à la gendarmerie. Le gardien ne parut pas convaincu et les enferma dans un petit bureau du bâtiment des lions.

Glandon s'en prit à Mitney :
« Mais pourquoi tu délires comme ça ? Il est persuadé que nous sommes des cinglés maintenant. Qu'est ce qui te prend ?
  - Tu ne vois pas ce qu'il s'est passé ici ? Tu ne connais pas le chapitre 6 du livre de Daniel ?
Je vais te le raconter alors : Darius le perse a remplacé Belschatsar le babylonien lors de l'épisode de l'écriture sur le mur. Je t'ai raconté tout ça dans la voiture. Daniel le sage ne souffre pas de ce changement de régime car ses talents l'aident à se faire aimer du nouveau roi. Ce qui suscite la jalousie des autres notables perses, les satrapes notamment, qui décident de se venger de l'israélite. Par la ruse, ils arrivent à faire en sorte que le roi édite un décret interdisant tout culte autre que celui que l'on doit rendre à sa personne royale. Évidemment, Daniel ne l'applique pas car il ne peut arrêter de rendre hommage au Dieu des juifs. C'est un fidèle parmi les fidèles.
Les satrapes s'arrangent donc pour le prendre sur le fait et le faire condamner à être jeté dans la fosse aux lions. Pris au piège, Darius est obligé de s'exécuter, malgré son affection pour Daniel. Le soir, juste avant de le donner en pâture aux féroces félins, il exhorte néanmoins celui-ci à prier pour être protégé. Pendant la nuit, Darius dort très mal, car il s'inquiète.
Dès l'aube, il se précipite pour voir si son plus talentueux conseiller a survécu. Et, miracle, non seulement il a survécu mais en plus il n'a pas une égratignure. Daniel est réhabilité et ses accusateurs jetés aux lions et aussitôt dévorés par ces derniers.
  - Belle histoire, largement romancée, mais très rafraîchissante. Qui ne doit en tout cas pas te faire penser que tu es la réincarnation de Daniel.
  - C'est vrai, là, j'ai peut-être pété un peu les plombs. La fatigue sans doute. La somme d'aventures que j'ai eu depuis que tu as sonné chez moi est proprement hallucinante. Et puis je vois tellement de signes. Même le château dans lequel nous avons été prisonniers. Il est... Il est... Ah non, je préfère ne pas en parler.
  - Mais c'est tout le temps comme ça avec moi. Mes amis aux États-Unis m'appellent Indiana Jones. D'ailleurs je peux vous le dire maintenant, après tout ce que nous avons vécu ensemble : si Iznogoud me détestait tellement, c'est parce que j'ai récupéré des parchemins qu'il avait volé à l'État français. En tout cas qui lui appartenaient légalement car trouvés sur son sol. Voyez, tout comme le docteur Jones !
  - Tu oublies les signes !! Les signes !! »

Helena qui pendant ce temps là écoutait sans rien comprendre, avait récupéré le pull de Rosnard, car elle tremblait de froid. Mitney calmé s'en aperçut et entreprit de la réchauffer. S'engagea une conservation en anglais à laquelle Rosnard ne pouvait participer, étant trop juste linguistiquement. On fit les présentations puis la jeune lituanienne expliqua comment elle avait été trompée par ce riche irakien pour être finalement kidnappée puis intégrée de force à son harem. Elle pensait se suicider lorsque se déroula l'épisode de l'écriture sur le mur qui fut pour elle libérateur.
Le débat dériva sur l'islamisme et la burqa. Mitney, qui voulait toujours ramener sa science, fit remarquer que les femmes en burqa avaient de graves carences en vitamine D, notamment parce que la lumière du soleil est nécessaire à sa synthèse. Il rajouta que l'être humain n'est pas fait pour être toujours entièrement recouvert d'habits. Helena acquiesça. Puis elle félicita Mitney pour son courage face aux lions. Celui-ci lui répondit avec un clin d’œil...
Comme les gendarmes tardaient, Glandon demanda au gardien s'ils pouvaient sortir un moment pour se dégourdir les jambes et aller aux toilettes. Celui-ci accepta et montra même les douches à la jeune Helena.
Alors que la native de Vilnius entreprit de se laver, Glandon, Rosnard et Mitney firent quelques pas dehors. Ils remarquèrent alors qu'à leur gauche se trouvait l'enclos des ours bruns alors qu'à leur droite, c'était celui des léopards.

« Regarde le magnifique léopard, Robert. Il est vraiment beau je trouve.
- Ursus arctos syriacus, ours brun de Syrie. Le bestiau que j'ai devant moi n'est pas mal non plus. Maintenant je sens bien que tu vas me dire que Daniel parle d'un ours comme celui là dans le chapitre suivant. Pas la peine, je ne te croirai pas.
- Pourtant c'est le cas. Et la coïncidence parait encore plus extraordinaire lorsqu'on sait qu'en fait, dans le chapitre 7, il parle d'un ours... et d'un léopard !!
- Tu vas me dire qu'après avoir échappé à une fosse aux lions, Daniel échappe à une fosse d'ours et de léopards ? Je suis peut-être naïf, mais pas à ce point là.
- Non, ce n'est pas une histoire de fosse, mais une vision, une prophétie.
- Ah !! Raconte moi ça, je suis tout ouïe. »
 Helena les rejoignit, toute pimpante, fraîche et jolie comme une rose Charles de Gaule, ainsi que Rosnard, qui revenait des éléphants. Tous s'assirent sur l'herbe devant Mitney. Celui-ci monta sur une petite bosse pour paraître plus grand. Il ressemblait à Jésus prononçant son sermon sur la montagne... mais en beaucoup plus modeste. Il s'apprêtait à ouvrir la bouche pour délivrer sa parole lorsque Rosnard demanda s'il n'y avait pas par hasard ''quelque chose à bouffer dans ce putain de zoo''. Les autres le regardèrent comme s'il avait craché sur la vierge Marie. Alors il se tut.
La suite le mois prochain, comme d'habitude.

 

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Publié dans Le roman de DANIEL

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Voir l'écriture sur le mur.

Publié le par Miteny

Épisode 7 de la saga dieuexiste.com... (L'épisode précédent est ici).

Rosnard tremblait de peur. Deux hommes l'obligeaient à garder son bras tendu et ses doigts sur la table alors que le propriétaire des lieux avait sorti son sabre.

« Attendez Majesté ! J'accepte votre proposition si vous ne faites de mal à personne. Je serai votre serviteur et votre esclave et je démontrerai que toutes les prophéties bibliques ne font que parler de vous. »
Celui qui avait l'outrecuidance de se faire appeler Mahdi posa son sabre sur la table et réfléchit.
« J'ai un défi à te proposer. Si tu le réussis, tu seras mon esclave et ton ami aura la vie sauve. Si tu échoues, vous mourrez tous les trois. Après plusieurs jours de torture, évidemment. »
Mitney ne savait plus que penser. Il avait l'impression d'être dans un cauchemar, de ne plus être dans la réalité. Il avait quitté le monde habituel et avait pénétré en enfer. Il sentait bien qu'il n'avait plus rien à perdre. Tout simplement parce qu'il avait basculé dans le royaume d'Hadès et que toutes les horreurs y étaient possibles. Il réussit à croiser le regard déterminé de Glandon et aussitôt ils se comprirent. Il sut ce qu'il devait faire.
« J'accepte ! dit-il courageusement. Pourriez vous simplement me détacher pour que je puisse me concentrer s'il vous plaît ? ajouta-t-il.
- Ta détresse me fait rire. Tu es si faible et je suis si puissant. J'espère simplement qu'elle ne va pas se mettre à pleurer la fillette !! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! … Bon.... Je t'arracherai bien un ongle pour le plaisir mais je vais d'abord te proposer mon énigme... Allez, détachez le !! Il est si petit et si maigrichon que nous ne risquons pas grand chose. Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Je sens que je vais bien m'amuser moi. J'aime tellement torturer les faibles !! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! »

Donosor brisa les liens de Mitney sans ménagement puis lui donna un violent coup de pied dans le dos qui précipita le pauvre dans les chaises qui se trouvaient devant lui. Du coup, le pervers narcissique propriétaire des lieux en rajouta un... pour le fun.
« Relève toi, détritus ! … Tu vois ces inscriptions sur le mur ? Dis moi ce qui est écrit et tu auras la vie sauve. » dit durement l'odieux personnage. Sur un des côtés du salon, une phrase en chaldéen était gravée en alphabet cunéiforme et en lettres d'or. Mitney se mit debout lentement puis, la tête droite, regarda fixement devant lui. Il ne connaissait rien au chaldéen, ni de près, ni de loin, et n'avait donc pas la moindre idée de ce que signifiait ces gribouillis. Mais il savait très bien ce qu'il allait dire tout simplement parce que l'extraordinaire coïncidence lui sautait aux yeux.
Il se racla la gorge puis prononça à haute et intelligible voix : « Voici l'écriture qui a été tracée : compté, compté, pesé, et divisé. »

Ces quelques mots prononcés d'un air solennel par le captif eurent un effet inattendu sur Iznogoud. Celui-ci se mit à trembler puis à grogner d'une façon rauque et continue. Sa colère allait être terrible, cela ne faisait aucun doute. C'est ce moment là que choisit Glandon pour agir. Tel un jaguar affamé, il bondit sur Donosor. Des années d'aventure l'avaient rendu capable de rompre n'importe quel lien. Or ces imbéciles l'avaient attaché avec une corde, et non avec des menottes et cela lui avait facilité la tâche, évidemment.
Avant que le géant ne comprît ce qu'il se passait, Robert lui avait dérobé une arme et tirait déjà sur les deux autres gorilles. La femme en burqa qui était restée dans le fond du salon s'était abaissée. Mais tout à coup, elle surgit avec un somptueux vase persan à la main pour le lancer à la face d'Iznogoud alors même que celui-ci s'apprêtait à se saisir de son sabre. Mitney en profita pour prendre une chaise et la balancer sur son ennemi mortel. Rosnard, toujours attaché, se précipita sous la table, pour éviter les balles perdues de la fusillade qui faisait rage.
Il ne fallut que quelques instants pour que l'américain soit maître de la situation. Il tenait en joue les trois gardes du corps. Quant à Mitney, il bloquait l'infâme propriétaire des lieux avec l'aide de la femme en burqa.
« Ne bougez plus, ou je fais feu », hurla Glandon. Pour être sûr d'être bien compris, il tira dans les jambes de Donosor, qui gémit de plus belle, étant déjà blessé à l'épaule.
Ce geste excita l'inconnue qui se précipita sur un des gorilles pour lui voler son arme. Dans la main, elle avait des clés. « We go ! We go ! » cria-t-elle tout en se prenant les pieds dans son encombrant accoutrement. C'est alors qu'elle fit un geste étonnant et insensé. Visiblement excédée d'avoir à porter ce vêtement, elle le retira, dévoilant ainsi un corps extraordinaire. Car oui, son bourreau, d'un naturel pervers, l'avait toujours obligé à être nue sous son habit de prisonnière...
Pendant un instant, la situation se figea. Même les blessés ne se plaignaient plus. Un ange avait débarqué et tout le monde regardait, béatement. On aurait cru que l'odalisque à l'esclave de Jean Ingres était sorti de son tableau pour prendre forme humaine ou qu'une jeune femme avait décidé de sortir de son bain turc pour prêter main forte aux innocents.
Cette si belle envoyée des cieux n'était désormais plus vêtue que du Smith&Wesson 686 qui avait fait pleurer Rosnard et marchait tranquillement vers le tortionnaire à la barbe frissonnante et aux chaussures pointues.
Le silence fut brutalement brisé lorsque deux coups de feu retentirent. La jeune fille avait, avec un sang froid incroyable, tiré sur son maléfique violeur. Un hurlement démoniaque déchira l'atmosphère, ce qui fit réagir Glandon.
Il récupéra les clés et fit sortir tout le monde. Mitney courait mais sans pouvoir quitter des yeux celle qui les avait aidée à échapper à l'enfer. Le bip rendit son verdict : il leur faudrait fuir dans une BMW Z3 M 3.2. Glandon prit le volant tandis que les trois autres personnes durent se serrer pour occuper l'autre place. L'américain démarra en trombe.
Mitney avait l'impression de rêver. En quelques instants, il était passé du plus grand désespoir au plus incroyable des paradis. D'abord il était sain et sauf et il avait échappé au diable. Mais surtout, une des plus belles créatures qui soit était sur ses genoux, entièrement nue.
Comble du bonheur, il devait la tenir, car Robert conduisait vraiment vite. Ses cheveux d'une blondeur pure et véritable caressaient délicatement le visage du bienheureux dès que la voiture changeait brusquement de direction, c'est à dire tout le temps. En outre, les quatre personnes présentes étaient très serrées, car il y a peu de place dans ce type de roadster. Sa peau si douce et si blanche ne pouvait que se frotter contre les vêtements usés de Mitney. Et l'immense stress provoqué par l'intensité des événements rajoutait une dose d'érotisme à une situation déjà extraordinairement sensuelle.
Malgré son immense trouble, l'homme se risqua à quelques mots.
« Tu parles français ?
- No french. I speak lithuanian, arabic, english. I am Helena. And you ? »

Pour lui adresser la parole, elle se tournait vers lui, dévoilant ainsi ses magnifiques seins pointues. Mais Mitney n'avait aucune difficulté à regarder Helena dans les yeux, car ceux-ci étaient fort jolies. D'un bleu très clair envoûtant, ils pouvaient sans nul doute charmer n'importe quel rustre.
« You want my clothes ?
- Aciu, aciu (prononcez ''atchou''). Me cold.
- Elle est enrhumée ? »

Cette remarque très peu pertinente venait du pragmatique et légèrement homosexuel Rosnard, lequel avait déjà tiré la capote et ne pouvait faire autrement que se serrer contre le conducteur, qui faisait tout son possible pour faire vrombir au maximum les 320 chevaux à sa disposition.
« Mais non. Aciu signifie merci en lituanien, précisa Mitney, qui savait dire merci dans toutes les langues.
- A car is following us, coupa Glandon qui, tout surexcité qu'il était, oublia de parler français.
- Aš juos žudyti. »

Tout en prononçant ces quelques mots dans sa langue maternelle, la jeune fille se retourna, ouvrit la fenêtre et entreprit de viser la BMW M5 E60 qui les poursuivait. Se faisant, elle frottait sa ravissante poitrine contre le visage de Mitney, qui était en train de s'occuper à enlever son jean. Il commençait à devenir fou de désir.
« Can you stop please ? No usefull. I'll be faster than this bastards. » Glandon était au taquet, comme on dit en Normandie.
Helena tira néanmoins quelques balles, ce qui fit ralentir les gangsters, puis posa son arme et enfila les habits de Mitney, lequel se trouva dans l'obligation de mettre la burqa pour ne pas avoir à rester en caleçon. Il fit tout de même en sorte de ne pas porter la capuche. Malgré une vitesse de 180 km/h, Glandon osa une petite question.
« Mais que signifiait la phrase que tu as prononcée ? J'ai bien compris qu'il s'agissait d'une provocation mais je n'en ai pas saisi le contenu.
- Et bien aussi extraordinaire que cela paraisse, nous venons de vivre une fois de plus un chapitre du livre de Daniel. Le chapitre suivant l'épisode de l'arbre qui plus est ! N'est-ce pas incroyable, fantastique ? Cela ne peut pas être un hasard. De telles coïncidences sont impossibles.
- Dans le chapitre 5, Daniel doit déchiffrer une écriture sur un mur ?
- Mais oui ! Une écriture mystérieuse apparaît sur un mur lors d'un banquet offert par le roi de Babylone. Il s'avère que personne ne parvient à la lire, sauf le prophète Daniel. Ce dernier révèle que l'écriture sur le mur dit : compté, compté, pesé et divisé. Puis il explique. Compté : Dieu a compté ton règne, et y a mis fin. Pesé : tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger. Divisé : ton royaume sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses. Cette même nuit, Belschatsar, roi des Chaldéens, est tué et Darius, le Mède, s'empare du royaume. Tout ceci est historique. Cela eut lieu en 539 avant Jésus Christ.
- Il est vrai que la ressemblance avec nos aventures est troublante. Mais pourquoi est-il devenu tout rouge après que tu aies prononcé cette phrase ?
- Je ne sais pas. Peut-être simplement parce que c'est effectivement ce qui est écrit sur son mur.
- Fuck ! Le revoilà ! »

La voiture des poursuivants, plus puissante, se rapprochait dangereusement. Il fallait faire quelque chose. Mitney en regardant le paysage, remarqua qu'ils venaient de passer par Brionne. Cela le bouleversa, car il avait compris dans quelle château il avait failli brûler : dans la région, il n'y en avait qu'un.
Et il trouva la coïncidence extraordinaire. Incroyablement extraordinaire...

La suite le mois prochain.

 

 

 

Photo que je mets ici simplement pour illustrer le contenu de l'article et aucunement à titre de provocation.

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