Rediffusion: commentaire de henrique concernant les systèmes politiques.

Publié le par Miteny

Ne pouvant répondre en ce moment (je ne sais même pas s’il y a des commentaires), je programme des rediffusions de certains anciens commentaires. En voici une : celle d’un commentaire intéressant de henrique (spinozaetnous.org).

« L'idée qu'on appartient d'abord à l'humanité avant d'appartenir à une nation, et que cela suffit pour pouvoir former une communauté universelle, est une idée républicaine par définition. C'est la première république issue de la révolution française qui accouche de la première déclaration des droits du citoyen et de l'homme en général. Car être humain consiste à être un vivant qui a pouvoir de raisonner et donc agir sur cette base de façon autonome. Or la république est l'idée que le pouvoir légitime est "chose publique" (res publica), ce qui signifie que l'ensemble des individus d'une société est en mesure de se gouverner lui-même. Donc l'appartenance seule à l'humanité en tant que pouvoir d'agir de façon rationnelle et autonome suffit par définition à pouvoir appartenir à une république. Quand une république exclut ou ignore le reste de l'humanité, c'est donc seulement qu'elle n'est pas assez républicaine.

Qu'est-ce qu'il y a à part la république ? La théocratie, c'est-à-dire l'idée que la légitimité et le pouvoir durable qui s'en suit, vient de Dieu et de ses représentants sur Terre, les prêtres, les autres n'ayant alors qu'à se soumettre. Cela a pour conséquence que si tu n'adhères pas à la conception de ces prêtres de ce que Dieu veut, et a fortirori que si tu ne crois pas en un Dieu, tu es exclu de la communauté humaine. En effet, ce qui définit l'humanité d'un point de vue religieux est que tu es enfant ou créature de Dieu, si tu ne reconnais pas cette filiation, tu es par nature exclu du jeu social. Ce qui définit l'homme d'un point de vue républicain est que tu es enfant de l'homme, c'est-à-dire du pouvoir de raisonner et de la culture qui s'en suit de certains vivants.

Après il y a la monarchie qui considère que le pouvoir légitime est le fait d'un roi, censément mieux qualifié que les prêtres pour assurer l'unité d'une société et de fait, cette première sécularisation du pouvoir légitime permet d'agrandir le champ de ce qui est considéré comme humain : on n'en est plus à s'exclure et à s'excommunier mutuellement pour des questions portant sur le sexe des anges. Mais comme un roi ne peut étendre son autorité indéfiniment, ne serait-ce que parce qu'il tire sa légitimité d'une sorte de concession divine, relative donc aux croyances générales d'un pays donné et de quelques pays voisins à l'occasion, seuls ceux qui sont sous son autorité sont pleinement reconnus comme pleinement humains. Et d'une certaine manière, dans une monarchie, le roi incarne le père de la nation : ceux qui ne sont pas nés sous son autorité ou sous celle d'un de ses ascendants sont donc exclus de l'humanité reconnue.

Dans une monarchie "constitutionnelle" comme la GB (sauf qu'ils n'ont pas de constitution en fait), le pouvoir démocratique n'est qu'octroyé au peuple, ce dernier n'est donc pas par nature la source de la légitimité, l'idée de nation est alors beaucoup plus marquée.

Dans une république donnée, il y a des déterminations historiques laissées par le passé théocratique ou monarchique d'une société, d'où une tendance à se replier sur la nation et à se définir d'abord par ce qui différencie. Mais cela n'est pas le fait de la république en tant que telle. Les nationalismes et les communautarismes sont quand on les laisse croître soit carrément hostiles à terme à l'idée de république, soit indéfférents voire méprisants pour l'idée de communauté universelle acceptant en son sein toutes les différences religieuses, sociales, ethniques - différences acceptées parce que par nature la république les considère comme secondaires (ce que les nationalismes et communautarismes ne peuvent supporter)… »

J’ai répondu : Formidable !! J’ai raison de ne pas voter alors !!!!! La république française n’est constitutionnellement pas assez républicaine.

La théocratie, c'est-à-dire l'idée que la légitimité et le pouvoir durable qui s'en suit, vient de Dieu et de ses représentants sur Terre, les prêtres.

Je suis pour la théocratie mais je réfute que le pouvoir soit donné à des quelconques représentants de Dieu sur Terre (et surtout pas aux prêtres de maintenant !!!). Ceux qui représentent Dieu sur Terre sont ceux qui agissent selon sa sagesse, à savoir ceux qui respectent les droits de l’homme (mais pas seulement). Comment pourrait fonctionner « ma » théocratie alors ?

Je n’ai pas encore bien réfléchi à la question en fait. Dans un premier temps, il pourrait s’agir effectivement d’une vraie république universelle et humaniste dont la devise pourrait être « ne vous faites pas des trésors sur la terre, où la mite et la rouille rongent, mais des trésors dans le ciel où la mite et la rouille ne rongent pas ». Mais dans l’état actuel des choses, cette idée n’a pas à être développée puisqu’elle est totalement inapplicable. Il faut d’abord que l’humanité se rende compte de son échec.

Publié dans Archives 2006-2009

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G
Miteny est suffisant.<br /> <br /> Le corps suffit!
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M
"L'idée qu'on appartient d'abord à l'humanité avant d'appartenir à une nation, et que cela suffit pour pouvoir former une communauté universelle, est une idée républicaine par définition."<br /> C'est assez vague, concretement on ne sait pas ce que ça veut dire. Veux-tu dire qu'il faut qu'une seule nation sur terre avec un seul président (esperons que ce n'est pas un dictateur)<br /> On sent qu'il y a un sentiment de révolte dans ce que j'ai cité de ton texte, mais on ne sait pas lequel. Ca reste vague ...<br />
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