Plus précieux que la vie : le lien métaphysique.
Il est rigolo de constater que si le corps suffisait, alors nous n'aurions pas de lien privilégié avec un seul corps puisque n'importe quel corps suffirait à faire le « moi », la conscience. Ce qui signifierait qu'on serait immortel puisqu'on ne serait pas attaché à un corps en particulier. Il suffirait qu'un seul corps existe sur Terre pour que l'on ait conscience de soi.
En prenant mon exemple, il suffirait ainsi qu'un seul corps existe sur Terre pour que ce corps soit le mien, soit « moi ». C'est bel et bien ça, la SUFFISANCE du corps.
Bien évidemment, c'est totalement absurde puisque de toute façon la suffisance du corps est profondément et totalement absurde. Mais cette petite réflexion permet de mettre en évidence que c'est le caractère miraculeux de la conscience, le fait qu'il faille une intervention métaphysique pour qu'elle existe, qui nous donne l'impression d'être si vulnérable et si mortel.
Ce n'est pas la vie qui est précieuse, c'est la conscience. Des corps en vie, il y en a des tas, surtout à notre époque. Par contre, la conscience vient d'un lien privilégié entre un corps et « autre chose », une « chose » que l'on ne maitrise pas.
Même inconsciemment, on la perçoit comme un miracle inexplicable.
Cela peut sembler paradoxal, mais c'est bien parce qu'il faut une intervention surnaturelle sur le corps, une intervention que l'on peut pratiquement qualifier de divine, bref une intervention que l'on ne comprend pas, que l'on a si peur de la mort.
Comme je l'ai dit, la mort n'est pas seulement l'arrêt du fonctionnement de son corps, c'est aussi l'arrêt du lien privilégié, nécessaire mais insaisissable entre un corps et cette force métaphysique qui nous permet d'être conscient. Or, quelque chose qu'on ne maitrise pas ne peut que nous angoisser.
On croit que SON corps est précieux parce qu'on croit qu'il est le seul à pouvoir faire du « moi ». Mais en fait il est quelconque. Ce qui semble le rendre précieux, c'est le lien métaphysique qui permet la conscience. Sans lui, pas de conscience, donc pas de vie en fait...
Bien à vous.
Les mitenistes auront la vie éternelle.
Post-scriptum : un sage hindou a dit un jour : « Dieu s’est caché là où l’homme n'ira jamais pensé à aller le chercher : en lui. » Quand on lit les réponses débiles que l'on me fait sur ce blog, on comprend à quel point ce pauvre homme avait raison.