Le blues du prédicateur.
J'ai parfaitement compris que je serai toujours insulté et méprisé simplement parce que je défends la première évidence au monde. Cela peut durer encore des centaines d'années tant la bêtise semble être la religion la plus répandue dans ce monde en perdition.
C'est tellement triste et désespérant qu'il vaut mieux tout faire pour oublier : boire, danser... ou écrire des poèmes comme celui-ci, librement inspiré d'une tirade du Cid de Corneille.
Ô rage, Ô désespoir, Ô vieillesse ennemie !
Que n'ai je donc tant vécu que pour cette infamie !
Maltraité, insulté par tous ces débiles
qu'on croirait tout droit échappés de l'asile
Me voilà bras ballants avec une évidence
qui devrait être la base de la plus humble science
Ô cruel destin de tous les hommes intelligents
astronomes, scientifiques, philosophes, et savants
qui avaient tentés d'ouvrir les yeux des manants
pour finir méprisés et raillés par les gens.
Pourquoi faut-il que l'injustice soit notre pain,
que le mensonge précipite ainsi notre fin ?
Si, désespérément, je réclame la justice
ce n'est point par orgueil mal placé, ni par vice
car il est aimable de défendre la vérité
lorsqu'on admet qu'elle peut sauver l'humanité.
Négliger une évidence divine si profonde
est un luxe immense que notre pauvre monde,
dont le saccage est déjà fort bien avancé,
sous peine de disparaître ne pourrait supporter.
Car enfin n'est-il pas extrêmement insultant
de les voir nier que le corps est insuffisant ?
Ces gens là poussent la perversion et l'horreur
jusqu'à refuser l'existence de la douleur.
Mes rimes ne sont ici pas aussi riches que celle de Corneille, malheureusement. Mais bon, on fait ce qu'on peut.
Bien cordialement.