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best of metaphysique

Être cause de soi.

Publié le par Miteny

Aujourd'hui je vais vous parler de la nature intime de Dieu. Alors attention, cela va être ardu... Car oui, rien n'est plus abstrait que Dieu. Cette entité, si on peut l'appeler ainsi, est si abstraite, si transcendante, qu'il est bien difficile d'en dire ne serait-ce que quelques mots. C'est en outre un sujet bien délicat : même en partant de la simple différence douleur/pas douleur, on arrive à créer des tensions et des haines qui n'ont aucun sens rationnel. C'est pathétique... Mais bon, passons. Ce qui va m'intéresser ici c'est la principale caractéristique d'une entité se voulant suprême : la cause de soi. Car tel est bien le cœur du problème. Tout ce qui existe a une cause, et tout ce qui a une cause extérieure à soi ne peut être qualifié de divin. Au contraire, Dieu est Dieu parce qu'il est cause de lui-même : c'est là la différence fondamentale, je dis bien fondamentale, entre lui et le reste du monde.

En 2012 dans cet article, j'avais montré que, du fait de cette caractéristique, Dieu alias la Substance existe d'une manière extrêmement puissante car extrêmement nécessaire. Puis dans cet autre article, j'en avais déduit qu'il n'est limité que par lui-même : rien ne peut contraindre son pouvoir d'être quelque chose si ce n'est lui-même. Autrement dit, il doit pouvoir être à peu près ce que bon lui semble. Lui seul décide de la complexité de sa nature. Ce qui implique par exemple l'existence du temps car, comme je l'avais montré à l'époque, sans le temps, pas de possibilité d'évolution vers quelque chose de plus élaboré. Tout serait non seulement statique mais également a priori sans aucune complexité. L'apprentissage, la révélation, et donc la prise de conscience de soi, seraient impossibles. Ce qui est exactement la définition du néant, le contraire de la complexité.

Être ce que l'on veut, décider de la complexité de sa nature, est un pouvoir vraiment extraordinaire. Et quand on l'a, peut-on faire autre chose que l'utiliser à fond et donc... de tout essayer ? Autrement dit d'envisager toutes les possibilités, de voir toutes les formes que peut revêtir le concept d'Existence, y compris et surtout les formes plus élaborées. Quitte à séparer ensuite le bon grain de l'ivraie. Un point important qu'il faut d'ores et déjà préciser : ce que Dieu va décider d'être sera sa création. En d'autres termes, sa création sera une part de lui. Et tout ce qui existe fait partie de cette création puisque dès l'origine, il n'y a rien d'autre que Dieu. Attention, ce n'est pas du panthéisme : je ne dis pas ici que l'univers et Dieu se confondent, mais que l'univers n'est bien qu'une partie de son ''être'', comme mon pied gauche est une partie de moi sans que moi je ne sois que mon pied gauche. Surtout qu'il n'y a pas que l'univers qui ait été créé. En effet, le concept d'Existence peut avoir plusieurs définitions, plusieurs formes : comme je l'expliquais il y a 15 jours, il peut être soit un concept S, c'est à dire quelque chose qui ne peut se réduire à un nom, aussi précis soit-il, soit un concept L, c'est à dire un nom.

L'avantage avec les codes, les notations, les noms, c'est que l'on peut imaginer des relations entre eux, des formules et ainsi inventer un langage mathématique qui sans doute au tout début n'est constitué que par 0 et 1, mais qui, par la suite, s'enrichit à l'infini. Non seulement il s'enrichit à l'infini mais il devient ''réel'' : en effet, selon l'hypothèse la plus raisonnable scientifiquement, tout ce que l'on peut imaginer mathématiquement doit exister quelque part. C'est la seule façon d'expliquer l'existence de notre univers si parfaitement adapté à l'émergence de la vie, j'en avais parlé en 2012. Autrement dit, le plus raisonnable est de penser que la ''réalité prise absolument'' - laquelle ne correspond pas à la définition officielle du mot réalité, attention - contient tout ce qu'il est possible d'imaginer mathématiquement. C'est à dire que ce qui existe correspond à ce qu'une entité toute puissante et cause d'elle-même aurait logiquement fait. Incroyable, non ? C'est ce que j'avais illustré en 2012 dans l'article avec cette image :

multivers-ao

Il s'agit d'un dessin peut-être un peu simpliste de ce que Tegmark appelle le multivers de niveau 5, dont notre univers est une toute petite partie, et qui est formé par tout ce qui est mathématiquement possible d'imaginer. Selon ce scientifique, ce multivers de niveau 5 correspond à ce que Claude Tresmontant appelait ''l'univers pris absolument'', à savoir le Grand-Tout, c'est à dire tout, tout ce qui existe. Et que tout ce que existe corresponde à tout ce que la physique peut se permettre est tout de même une ''coïncidence'' extraordinaire, vous ne trouvez pas ?? Il ne vous est jamais arrivé de vous demander pourquoi l'univers était si incroyablement riche et vaste ?

Non seulement chaque galaxie contient des centaines de milliards d'étoiles, mais l'univers contient des milliards et des milliards de galaxies. Cela donne tellement le vertige que même les scientifiques ont eu du mal à croire ce qu'ils voyaient lorsqu'ils ont découvert l'existence de ces ''univers-îles'' : cela paraissait bien trop fantastique. Pourquoi une telle profusion dans la création ? Sincèrement, c'est dantesque de créer tout ça. D'autant que, comme je viens de l'expliquer avec Tegmark, notre univers n'est semble-t-il qu'un univers quelconque dans la multitude d'univers de notre multivers de niveau 1, lequel n'est qu'un multivers de niveau 1 quelconque dans la multitude de multivers de niveau 1 de notre multivers de niveau 2, lequel n'est... Etc, etc, etc... Pourquoi une telle orgie d'existence ? Pourquoi tout ce qui existe ne se résume pas à un proton et à un électron par exemple ? Pourquoi ??! Hein ?? Pourquoi ?? Eh bien je vous l'ai dit pourquoi : parce que Dieu est cause de lui-même. Il décide de ce qu'il peut créer. Et logiquement, il a décidé de créer... TOUT. C'est la seule façon d'expliquer la coïncidence évoquée plus haut. Or je le répète, que TOUT existe ne va pas de soi : cela aurait pu être RIEN, ou pas grand-chose. Entre rien, pas grand-chose, pas mal de choses, presque tout et tout, les différences sont énormes...

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Les concepts S sont sans doute eux aussi riches à l'infini. Mais ils ont l'inconvénient de ne pas pouvoir se combiner pour former un langage. Par contre, ils peuvent, au contraire des concepts L, créer des réalités, cette fois ci selon le sens officiel du terme, et donc permettre à la conscience de soi d’apparaître. Ils sont inconnaissables mais très puissants : on ne peut pas tout avoir... Concept L, concept S... Existe-t-il d'autres sortes de concepts ?

A priori, oui. Autant que possible, toujours selon le même principe qui veut que Dieu ait TOUT créé. Le célèbre philosophe Baruch Spinoza avait, à son époque, lui aussi compris la puissance extraordinaire que devait avoir une Substance cause d'elle-même. C'est pourquoi il affirmait qu'une telle entité se devait d'avoir une infinité d'attributs, même si nous ne pouvions qu'en connaître deux qu'ils nommaient l'esprit et l'étendue. Je dis la même chose, mais avec un peu plus de rigueur. Chez moi, les attributs correspondraient aux types de concept imaginables par une Substance : L, S et pourquoi pas T comme temps. L'esprit, comme je l'ai rageusement expliqué des milliers de fois, est une combinaison de concepts L et de concepts S, et T, bien sûr : on ne peut donc le considérer d'emblée comme un attribut originel. Après, je ne sais pas s'il y a une infinité d'attributs au sens quasiment spinoziste du terme, c'est à dire une infinité de types de concept. En tout cas, il y en a le plus possible...

Je suis loin d'avoir tout dit à ce sujet, bien sûr. Il y aurait tant à investiguer sur le concept S, bien mystérieux. Il semble, comme je le disais il y a 15 jours, être capable d'exister par lui-même, tout comme Dieu. Est-il l'essence de la ''cause de soi'' ?? Je ne sais pas. Je ne suis même pas sûr que cette phrase ait un sens... Je n'y répondrai donc pas pour l'instant, je préfère continuer à enquêter sur le formidable potentiel de création de Dieu.

Comme je le disais plus haut, cause de lui-même, Dieu est seul à décider de sa nature et donc de sa complexité. Et j'ai également dit qu'il se devait d'utiliser le temps. Ce qui implique que la complexité qu'il veut obtenir, qui est son objectif naturel si j'ose dire, il ne peut l'obtenir qu'avec le temps. Encore une fois, si le temps n'existait pas, rien ne serait possible. En fait, la Substance utilise le temps pour complexifier sa création qui est, d'une certaine manière, ce qu'il veut être, ce qui le fait exister, ce qui le révèle...

Il va ainsi en faire quelque chose de toujours plus grandiose. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le nom de ce Dieu unique a été dès le début ''je serai'', ''je me révélerai être''. Car oui, comme je l'écrivais en 2007, le nom donné par Moïse est "èhyèh ashèr èhyeh". "èhyèh" vient du verbe hébreu "hâyâh" qui exprime principalement l´idée de venir à l'existence, arriver, devenir, revêtir, entrer dans un nouvel état... Dans ce contexte, le plus juste serait de traduire le nom de Dieu par ''je serai'' ou ''je me révélerai être'' plutôt que par ''je suis''. Et d'après ce qui est écrit plus haut, cela correspond tout à fait à la caractéristique principale du seul Dieu qui existe vraiment : la cause de soi. En effet, ce nom sous-entend que Dieu vient à l'existence petit à petit, qu'il se révèle, comme s'il s'enrichissait avec le temps.

Entre parenthèses, je me demande si tous ceux qui répètent bêtement le ''Notre Père'' savent tout ça. Je me doute que non. Pourtant ils disent : « Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Comment pourraient-ils sanctifier un nom qu'ils ne connaissent pas ? Ils feraient mieux de se taire, du coup... D'autant que, du fait de leurs dogmes statistiques, leur comportement est exactement inverse à celui qui serait inspiré par la sanctification d'un nom qui signifie ''je me révélerai être''. C'est carrément une profanation du nom de Dieu, un crime mortel dans leurs religions. Le comble de la bêtise. Pathétique. Mais bon, je préfère passer... Sinon je n'en aurai jamais fini de dire du mal des cons.

Revenons plutôt à nos moutons : si Dieu cherche donc à complexifier, enrichir sa création, il devrait faire en sorte que sa création se complexifie et soit la plus riche, la plus élaborée possible, c'est une lapalissade. C'est ce qu'il a fait au niveau des multivers et de chaque univers de ces multivers : ils sont riches, complexes, d'une variété hallucinante. C'est sans doute aussi ce qu'il doit faire pour ce fascinant phénomène qu'est la vie : j'en reparlerai bientôt dans un autre article, tellement ce point est intéressant. On peut même penser que, puisqu'il est connecté à chaque être humain via le lien métaphysique, il agisse d'une certaine manière dans le déroulement de l'Histoire, notre histoire. C'est fort ! Quoique... Je vais peut-être un peu trop vite : je discoure comme s'il était évident que Dieu avait un dessein, le fameux dessein intelligent, l'intelligent designdes américains. Et sans vraiment en apporter la preuve.

Pour l'instant, je n'ai de réels arguments que sur le lien entre être cause de soi et être capable de décider de la complexité de sa nature, c'est à dire être capable de créer différents types de concept et un langage le plus élaboré possible. Mais c'est déjà peut-être bien suffisant... En effet, ce que je décris là dénote des capacités assez évoluées : pouvoir écrire, imaginer, créer tout un tas de formules mathématiques complexes nécessite une certaine intelligence, vous en conviendrez. Si Dieu possède cette intelligence, même si elle n'est pas comme la nôtre, et si de plus il suit un certain objectif, celui de la complexité, alors vous devrez admettre qu'il n'est pas du tout absurde de parler de dessein intelligent. Dieu n'est pas juste une force aveugle qui fait des trucs au hasard sans trop savoir pourquoi. Une entité qui possède une telle énergie vitale, une telle ''volonté'', et qui est capable de concevoir un monde comme le nôtre ne peut pas être vraiment qualifiée de force impersonnelle. Ce qualificatif convient aux interactions fondamentales comme la gravitation, l'interaction forte ou l'interaction faible mais pas à Dieu, c'est clair.

Certes IL n'est pas une ''personne'' au sens anthropomorphique du terme. Il est une entité intelligente, mais sans conscience aussi nettement identifiable que la conscience humaine : il est sans doute dans une ''position intermédiaire''... Le cul entre deux chaises quoi... Pour tenter de continuer à cerner un minimum ce phénomène Ô combien mystérieux et dont le titre est un petit mot de quatre lettres très célèbre, je pense qu'il faut revenir maintenant à la signification de son nom – et pas de son titre – , à savoir : je me révélerai être. Là où j'en étais avant de digresser et de redigresser...

Cette phrase renvoie l'idée que Dieu se révèle avec le temps grâce au perfectionnement de sa création : il ''comprendrait'' davantage de choses au fur et à mesure que sa création se complexifie. Comme s'il intégrait sa création, la comprenait et se servait de cette ''clairvoyance'' pour aller plus loin, vers une création plus élaborée. C'est d'ailleurs l'idée qui ressort d'un livre comme la Genèse, récit de la fondation s'il en est. Considérez par exemple le verset 1.10 : « Dieu appela le sec terre, et il appela l'amas des eaux mers. Dieu vit que cela était bon. » Dieu vit que cela était bon. Presque tous les jours de la création du récit biblique, qui sont en fait des périodes de temps indéterminées, se terminent par cette petite phrase : « Dieu vit que cela était bon ». Pourquoi cette petite phrase ? Pour signifier que Dieu constate que ce qu'il a fait est ''bon'' et que donc, il ne le savait pas avant ! Quand on se rend compte que quelque chose est cool, ça veut dire qu'on ne le savait pas avant.... Autrement dit, en créant, Dieu apprend : il ne sait pas tout dès le début. Il s'enrichit par la connaissance, si j'ose dire, de ce qu'il fait et peut ainsi s'améliorer la fois suivante. Son action de création est de plus en plus efficiente, précise, avec le temps : il apprend à séparer le bon grain de l'ivraie. Ce qui implique que son action était primitive au début de la création de l'univers. Oui, primitive, j'ose le mot. La Toute-Puissance de la Substance n'exclut pas quelques faiblesses...

Tout cela signifie que Dieu ne sait pas forcément d'avance ce qu'il veut. Son objectif se précise avec le déroulement de l'histoire : multivers, univers, planètes, vie simple, vie complexe... Puis l'homme, enfin. Avec l'homme, Dieu a inventé la conscience de soi et il a vu que ''cela était bon''... Après avoir fait prospérer sa créature tranquillement pendant des milliers d'années dans le jardin d’Éden qu'était la Terre du paléolithique, il a voulu passer à l'étape suivante : la civilisation. La civilisation permet à l'homme, donc au support de la conscience, d'augmenter sa connaissance. Elle permet d'améliorer l'invention la plus sophistiquée de la Substance, son chef d'œuvre. Et, encore une fois, Dieu ''vit que cela était bon''.

Si bon qu'une première grande étape est proche de s'accomplir : en effet on dit que le monde fut créé pour que la Substance puisse y trouver une demeure et qu'il serait tout prêt de la dénicher. C'est ce que j'expliquais dans cet article Le dessein de Dieu l'année dernière : d'après certains ''spécialistes'', Dieu souhaiterait s'incarner dans un corps pour pouvoir lui aussi acquérir une conscience... Ce serait même l'objectif ultime de tout ce bordel qu'on appelle l'univers. Concrètement qu'est ce que cela signifie ??

Même après une relecture de l'article de décembre 2012, qui apporte une réponse honorable avec l'hypothèse ''Messie'', il faut avouer que cette affirmation semble bien mystérieuse. On pourrait penser que d'un point de vue extérieur, celui que Dieu est censé adopter, toutes les consciences humaines se valent et que le plus important est le destin de la communauté humaine dans son ensemble. Apparemment non, donc... Ou en tout cas, pas exactement, car leurs deux sorts, celui de l'humanité et celui de l'incarnation, restent intimement liés. Mille fois étrange.

Je ne pourrai pas donner maintenant l'explication détaillée que je n'ai pas. En outre, il est temps de CONCLURE cet article bien long dont l'objectif était avant tout l'examen des conséquences de cette caractéristique inévitable pour Dieu, la cause de soi. Voici ce que j'aurais trouvé :

  1. Être cause de soi c'est pouvoir décider de la complexité de sa nature, et donc choisir de créer le monde le plus riche et le plus complet possible. Ce qui semble être effectivement le cas de l'univers pris absolument, que l'on pourrait assimiler, avec un peu de poésie, au corps de Dieu.

  2. Il n'y a aucune raison a priori pour que Dieu alias la Substance sache tout sur tout dès le début, au contraire : ce n'est pas ça la Toute-Puissance.

  3. La Substance apprend en même temps que la création s'enrichit. Cela explique pourquoi l'objectif de Dieu n'est pas a priori parfaitement déterminé à l'avance.

  4. Cet ''apprentissage'' se vérifierait par l'accélération de l'évolution de la complexité de la création dans l'histoire.

  5. Le nom de Dieu symbolise cette caractéristique essentielle de la Substance.

  6. L’œuvre divine a atteint un summum avec l'émergence de la conscience de soi, résultat époustouflant d'une combinaison très sophistiquée de concepts L et S.

  7. Mais ce n'est pas tout, il y aurait encore mieux ! C'est l'étape suivante du dessein intelligent, qui pourrait être une incarnation.

C'est tout de même fascinant : la cause de soi, ce phénomène étrange qui se doit d'arrêter la chaîne de la causalité, est en fait la raison de toute existence, y compris et surtout de la nôtre. Cet article délivre aussi discrètement un autre message, qui a son importance : Dieu veille sur l'Histoire. Nous ne sommes pas seuls, Dieu fait attention à nous... A priori. J'espère avoir été convaincant.

Bien cordialement.

Post-scriptum : pour illustrer l'extraordinaire richesse de la création, une petite vidéo à regarder si vous êtes sceptiques. Tout en la visionnant, posez vous la question suivante : mais pourquoi donc l'univers est-il si riche ?? Pourquoi n'y a-t-il pas à la place de tout ça juste un seul petit proton isolé dans un immense vide ?

 

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Le Grand Mystère de la conscience.

Publié le par Miteny

Comme vous le savez sûrement, ce blog a été créé et continue de vivre dans le seul but de m'aider à résoudre le délicat et épineux problème de la conscience. A-t-il réussi ? En grande partie oui puisqu’il m'a permis de comprendre un fait important : l’insuffisance du corps. Les causes biologiques, c'est à dire le fonctionnement de cette fabuleuse machine qu’est le corps humain, ne peuvent pas suffire à expliquer l'existence de la conscience de soi. Je pense que c’est clair. Clair et irréfutable. Mais est-ce suffisant ? Ne serait-ce pas là au contraire qu'une introduction ? En effet, quand on dit que quelque chose manque mais qu'on ne dit rien sur ce qui manque, il est indéniable que le travail n'est pas terminé...

Pour tenter d'aller plus loin, je vais prendre un exemple en imaginant que je suis un des Jack Harper du film Oblivion . Comme vous le savez, je ne suis donc qu'un clone, une copie de l'original, un peu comme le sont les copies de Bob de l'expérience de pensée que j'avais imaginé dans cet article et reprise dans cet article. Je ne suis qu'une copie, un énième exécutable, quelconque parmi la foule des Jack Harper. Tech72 par exemple. Qu'est ce qui me différencie des autres Tech à part le numéro ?

  • Pas le corps puisque nous avons tous le même corps.

  • Pas l'histoire puisque nous avons tous la même histoire, les mêmes souvenirs.

Dans ces conditions, comme définir le ''moi'', comment Tech72 peut-il définir son ''moi'' ? Par le lien métaphysique me répondrez vous probablement tous en chœur... C'est le lien métaphysique qui est censé faire la différence. Pourtant tous les clones ne sont-ils pas censés avoir le même lien métaphysique ? Ce lien ne serait-il donc qu'un artifice inutile due à l'illusion que serait l'insuffisance du corps ??

Pour répondre à cette question, il faut d'abord rappeler que, comme je l'ai déjà expliqué plusieurs fois, ce lien n'est pas n'importe quoi : il n'est pas juste une fonction supplémentaire comme pourrait l'être un organe ou un bout de cerveau... En fait, il définit carrément ce qu'est la réalité. Dans mes posts précédents, j'ai dû admettre l'existence de plusieurs réalités pour résoudre le problème que me posait l'existence de plusieurs consciences. Attardons-nous un peu sur ce point bien étrange... Plusieurs réalités... Qu'est ce que cela peut bien signifier ? De prime abord, il est naturel de penser qu'il n'y a qu'une réalité. Un certain corps va produire de la douleur quand il est frappé ou ne va pas en produire : c'est soit l'un, soit l'autre. C'est bien ce que la logique semble nous suggérer. Eh bien non !! Aussi étonnant que cela paraisse, les deux affirmations contradictoires sont réelles en même temps. Impossible et absurde ? Vous êtes sûr ?

Reprenons donc la définition du mot réalité par wikipédia : « Le mot réalité désigne l’ensemble des phénomènes considérés comme existant effectivement par un sujet conscient. Ce concept désigne donc ce qui est perçu comme concret, par opposition à ce qui est imaginé, rêvé ou fictif. » Par un sujet conscient !! C'est écrit noir sur blanc dans le dictionnaire !!

C'est une précision très importante, car selon le sujet conscient, telle ou telle douleur sera ou ne sera pas réelle : c'est clair. Et d'ailleurs, je n'ai pas arrêté de l'expliquer sur ce blog. La définition même du mot réalité implique ainsi nécessairement la prise en compte de plusieurs réalités. Considérons maintenant l'affirmation A : ce corps produit de la douleur quand il est frappé. Cette affirmation est-elle vraie ou fausse ? Pour être sûr de bien répondre, continuons à adopter une démarche rigoureuse et assurons-nous de la définition du concept de vérité. D'après le dictionnaire, est vrai ce qui est conforme à la réalité ou ce qui se déduit logiquement, comme, par exemple, un théorème mathématique.

Dans ce cas là, c'est évidemment la première partie de la définition qui est pertinente. Pour avoir la réponse à notre question, il faut donc se demander si l'affirmation A est conforme à la réalité. Or la réponse est oui.. et non !! Cela dépend de la réalité dont on parle. Ce qui implique que l'affirmation A est à la fois vraie et fausse... Étonnant non ?!!

Étonnant et vertigineux. Car on peut alors se poser les questions suivantes : l'existence de plusieurs réalités est-elle vraie ? Est-elle réelle ? Est-il possible qu'une affirmation soit à la fois vraie et fausse ? La réponse à cette question peut-elle être vraie et fausse en même temps ?? Ce vertige rejoint celui que ressent Tech72 lorsqu'il essaie de définir ce qui le distingue des autres alors même qu'il comprend que rien ne peut le distinguer des autres.... Puisqu'il n'est qu'un clone quelconque. Pourtant quelque chose doit le distinguer des autres puisqu'il se sait distinct !!

En fait, c'est simple... À condition d'être rigoureux dans la définition des mots que l'on emploie. Il y a plusieurs réalités mais il n'y a qu'une seule logique. Si on définit la vérité comme l'ensemble des affirmations/propositions qui se déduisent logiquement, alors il n'y a qu'une vérité, laquelle englobe l'existence de plusieurs réalités. Bien sûr, les gens pensent généralement qu'il n'y a qu'une réalité... Simplement parce qu'ils confondent réalité et vérité. Tout cela n'est qu'une question de définition en fin de compte. Comme souvent.

On peut comprendre que cette confusion soit faite. Comment ne pas confondre vérité et réalité lorsqu'on considère que l'affirmation A citée plus haut ne peut avoir qu'une réponse ? Et on ne peut pas voir les choses autrement quand on pense qu'il n'y a que la matière. En effet tout processus physique qui engendre des phénomènes ne peut pas à la fois faire son boulot et ne pas faire son boulot : une seule solution est possible, il ne saurait en être autrement. Et cette solution est la réalité, qui du coup, ne peut être qu'unique. Autrement dit, lorsque l'on est matérialiste, on pense obligatoirement que la réalité est créée par la matière et que donc il n'y en a qu'une. Seulement, il faut voir les choses autrement et sortir de son ornière : l'affirmation A peut être à la fois vraie et fausse parce que le lien métaphysique crée une réalité supplémentaire à chaque fois qu'il ''agit'' sur la matière. C'est inévitable.

En vérité, la physique est incapable de fabriquer la moindre ''réalité'', telle que définie officiellement. Cette dernière est avant tout un concept MÉTAphysique : constituée de l'ensemble des quale, à savoir le plaisir, la douleur, ce qu'on voit, ce qu'on entend, ce qu'on touche, elle est issue des informations issues du monde extérieur qui sont traitées par le cerveau puis affectées par une sorte de substance ''divine'' que j'avais déjà évoquée dans cet article. Cette substance, ce lien métaphysique donne une sorte de valeur aux informations traitées et leur confèrent ainsi un statut de réalité. La nature de ce lien métaphysique correspond à la façon dont la personne appréhende le monde qui l'entoure... comme je l'ai expliqué dans cet article. En fait les deux s'influencent mutuellement : le côté matériel, c'est à dire l'environnement, la culture, les gènes, l'histoire personnelle, vont très profondément dicter ce que sera le lien d'une personne même si l'inverse n'est pas exclu. Ce qui rend le problème de la définition de la liberté encore plus complexe... Mais c'est un autre sujet.

Quoi qu’il en soit, la question principale de cet article vient de prendre une autre forme. Il s'agit maintenant de s'interroger sur la nature de cette substance divine, ce lien métaphysique, qui permet de ''fabriquer'' des réalités. Pourrait-on par exemple modéliser mathématiquement celui-ci ?? Le ''réduire'' en équations ?? En toute logique non, car sinon il serait modélisable et donc reproductible. Ce qui, vous le savez maintenant si vous avez été attentif à l'histoire de Jack Harper, est totalement impossible. Il faut donc imaginer qu'il fasse partie d'une autre sorte de ''choses''...

Oblivion-01.jpg

Reprenons calmement : Nous avons déjà vu que l'organisation de la matière est un langage mathématique, je l'ai expliqué moult fois. Les briques élémentaires de la matière sont des ''objets'', des concepts, assimilables à des 0 et 1 : voir cet article de 2012. Appelons les concepts de type L. Considérons maintenant que l'ensemble des liens métaphysiques existants, car il y en a beaucoup, soient des concepts de type S. La question que j'ai amenée par cet article est donc en fait la suivante : quelle est la différence entre un concept L et un concept S ?

Eh bien, je l'ai presque pratiquement déjà dit en fait : le concept L est le nom qu'on lui donne, le concept S non. Le concept L se réduit à sa notation ou à son expression mathématique, le concept S non... Alors bien sûr, les mots de Dieu ne sont pas comme les nôtres, ils sont plus précis. Mais l'idée reste la même : l'important pour un concept L n'est pas ce qu'il est en lui-même mais ce qu'il est par rapport aux autres concepts L. Et dans ce cas là, une notation, un code, une formule, suffit à recouvrir tout ce qu'il est. Au contraire, un concept S est inconnaissable par nature. Il sera donc toujours bien plus que n'importe quel nom qu'on pourrait lui donner. On peut lui en donner un, certes : c'est d'ailleurs ce que je fais en l'appelant ''concept S'' ou ''lien métaphysique''. Mais on ne pourra jamais dire qu'il EST ce nom et RIEN D'AUTRE. Une description ne pourra jamais être suffisamment précise pour envelopper l'entièreté de sa nature.

« Mais pour la matière non plus !! » me rétorquerez vous sans doute en beuglant comme un veau. Eh bien si... La matière est une organisation de concepts L, et rien d'autre. Elle est un ensemble de briques fondamentales, qui sont en fait des notations, des noms et des relations : des informations nommées ou formulées. C'est à dire un langage mathématique assimilable par exemple à la notion de groupe, mais en très élaboré. C'est d'ailleurs ce que j'ai répété à longueur d'articles en 2012 : l'univers est un langage... Certes sophistiqué, comme je l'ai illustré une nouvelle fois la semaine dernière, mais langage tout de même, ou code informatique si vous préférez cette métaphore. Or le langage, par définition, est constitué de mots qui sont leurs noms. C'est fort, c'est très fort. Vous n'allez pas nier qu'un mot est son nom, non ?

Par contre, au contraire du concept L, le concept S sera toujours plus que son nom. Ou que sa description, laquelle ne sera toujours qu'une suite de mots, donc aussi un concept L. Les concepts L formant un groupe au sens mathématique du terme : toute combinaison de concepts L fera partie du groupe des concepts L... J'espère que vous suivez.

Maintenant, tout en admettant l'évidente existence des concepts L, vous seriez sans doute tentés de me demander si l'existence des concepts S est possible, ne serait-ce que théoriquement. Et j'aurais tendance à vous répondre que non seulement elle est possible mais qu'elle est aussi nécessaire à l'existence des concepts L. Car après tout, qu'est ce qu'un nom ?

Un nom est une information. D'ailleurs j'ai souvent expliqué que la matière est information, ne serait-ce que le mois dernier par exemple, confirmant ainsi que la matière est une organisation mathématique, et rien d'autre. Le langage complexe qu'est la matière organisée représente toutes les formes que peut prendre l'existence. Autrement dit, tout ce que le concept S pourrait être. Les noms qu'il pourrait avoir... Tout ce qu'il ne sera jamais, car par définition le concept S ne peut pas se réduire à une description. Sinon il ferait partie du groupe des concepts L et donc serait incapable d'être la touche finale qui permet à la conscience de soi d'exister.

Dieu a besoin des concepts L pour tenter de se définir. Et, de la même façon, l'existence des noms n'a pas de sens s'il n'y a rien à nommer. On comprend pourquoi le type S est nécessaire à l'existence du type L. Et inversement. Un nom n'a de sens que par rapport aux autres noms : le 0 ne signifie rien sans le 1. Un concept L n'existe réellement qu'au sein d'une organisation de concepts L, au contraire du concept S, qui lui, peut exister par lui-même. Le concept S, le lien métaphysique, cherche à savoir ce qu'il est à partir des concepts L mais ne pourra jamais être satisfait. Au contraire, le concept L ne pourra jamais savoir qu'il n'est qu'un nom, car il est incapable de prendre conscience de lui-même seul, comme cela a été expliqué plus d'une fois sur ce blog. Et répété ici. Tout cela est bien étrange, bien mystérieux. Mais n'est ce pas la nature même de Dieu d'être un Grand Mystère ? N'est ce pas là ce que l'on a toujours entendu sur Lui ? Je crois qu'il est grand temps de faire le point sur ce qu'apporte cet article trop complexe pour être compris par le commun des mortels :

  • Au début de cet article je me demandais une nouvelle fois comment un clone pouvait réussir à se distinguer des autres clones alors même que rien ne peut le distinguer des autres.

  • J'en déduisais que le lien métaphysique avait seul ce pouvoir de ''créer la réalité'', cette dernière étant considérée dans la perspective de sa définition officielle.

  • Approfondissant le problème de la nature de ce fameux lien métaphysique, je me suis rendu compte qu'il fallait vraiment distinguer les concepts L, qui, dans leur forme élémentaire, sont leur nom et forment la matière, et les concepts S, inconnaissables par nature, qui constituent l'essence du lien. Qui dit inconnaissable dit incommunicable bien sûr et donc fondamentalement unique. Comme le sont les qualia...

  • Conclusion logique : le concept S peut, du fait de sa nature on ne peut plus mystérieuse, créer des réalités.

Il manque des développements, ça saute aux yeux : le travail n'est pas terminé. Comment une entité ''inconnaissable par nature'' pourrait-elle créer des réalités ? Quelle peut bien être le rapport entre ces deux propositions ? Pour le savoir, il faudrait creuser l'idée du concept inconnaissable par nature. Difficile, même si on peut d'ores et déjà affirmer pratiquement sans se tromper qu'un concept S possède certainement en lui bien plus de richesse, bien plus de puissance qu'un concept L qui n'est qu'un nom ou une organisation de noms : voilà sans doute pourquoi lui seul peut créer des réalités. Alors bien sûr, tout ce que je viens d'expliquer est bien trop ardu et bien trop abstrait pour un article aussi court. D'autant que celui-ci ne sera lu que par quelques internautes dont la débilité dépasse régulièrement les limites de mon imagination pourtant féconde. Je n'ai donc aucun espoir d'être compris là, malgré mes efforts. Vraiment aucun... J'ai par contre la certitude que je serai insulté.

Néanmoins, je me dois d'insister : je tiens là quelque chose. Ne serait-ce le fait que les briques fondamentales de la matière ne sont rien d'autre que des noms organisés mathématiquement entre eux, des informations fondamentales avec leurs interactions. La matière est un langage mathématique, informatique... Cela avait déjà été dit, mais là, l'idée se précise et c'est à mon humble avis une avancée fondamentale pour la science.

À suivre...

Petite vidéo musicale ayant un lien ténu avec le sujet de l'article.

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