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best of 2011-2014

Le pouvoir d'un Dieu cause de lui-même.

Publié le par Miteny

Considérons maintenant cette Substance avec plus d'attention. Par nature, son existence est nécessaire et elle ne se trouve la raison de celle-ci en rien d'autre qu'en elle-même, je l'ai montré dans l'article précédent de cette formidable petite série sur Dieu.

Bien.

Cela signifie qu'elle n'est limitée que par elle-même : rien ne peut contraindre son pouvoir d'être quelque chose si ce n'est elle-même. Être quelque chose, on est d'accord, mais quoi ?
Et bien c'est à elle de trouver si j'ose dire, son avantage principal étant que rien d'extérieur à elle ne peut la borner. En réalité, cette caractéristique si singulière correspond à un pouvoir de création sans limites, sans lequel d'ailleurs, la Substance serait comparable au néant. N'oublions pas en effet que le néant ne sait pas faire autre chose que le néant, par définition. La Substance peut ainsi engendrer à partir de sa propre substance : c'est d'ailleurs là l'origine de son nom.
Tentons de nous mettre dans sa situation. Que faire à partir de rien ?
Attention, je précise bien : la Substance n'est pas rien, sinon elle n'existerait pas. Elle est juste puissance pure car cause d'elle-même, une sorte de « volonté de créer » mais sans limitations extérieures mais sans rien non plus comme point de départ. Elle est obligée d'inventer, d'innover.

Le processus de création a commencé à mon avis par la fabrication de la notion du temps. Quand on y réfléchit, la notion de temps est intimement liée à celle du changement. Or nous avons vu que la capacité de se changer soi-même pour créer était une des propriétés essentielles de la Substance. On pourrait même aller plus loin en affirmant que c'est le temps qui permet aux concepts d'exister.
Imaginez qu'il n'y ait pas de temps qui passe : tout serait figé, rien ne pourrait changer. Tout serait statique, donc pas de possibilité de progrès, pas de possibilité d'évolution vers quelque chose de plus élaboré. Ainsi tout serait non seulement statique mais également sans aucune complexité. Ce qui est, encore une fois, exactement la définition du néant !
En réalité le temps est une des caractéristiques fondamentales de la Substance, un de ses premiers attributs. Le temps est le concept qui fait que la Substance est plus que le néant. Ne pas inventer le temps qui passe, c'est n'être rien. Or la Substance est l'exact opposé du rien. Ce qui signifie que par définition de Dieu, l'existence du temps est une conséquence directe de Son existence. C'est passionnant !
D'ailleurs il faudra que je reparle un jour de ce point, au sujet duquel j'ai beaucoup de choses à dire, comme par exemple que le Dieu des religions monothéistes correspond à cette approche. Le nom que Dieu a donné à Moïse n'est-il pas  je me révélerai être, c'est à dire je suis révélation, je suis changement ?!!
 Là, j'ai parfaitement conscience que vous êtes complètement largués !!
À ma décharge, je rappelle qu'il est de toute façon très rare de pouvoir avoir un vrai dialogue avec vous. 99 fois sur 100, vous ne savez même pas faire la différence douleur/pas douleur : même les animaux sont moins stupides.
En fait, ils sont surtout beaucoup moins menteurs, mais bon... revenons à nos moutons.
Le temps qui passe existant, la Substance a dû créer le 0 et le 1, des concepts de base. Puis j'imagine qu'elle s'est mise à décréter l'existence de plusieurs 0 et de plusieurs 1 avant de passer aux structures plus complexes, capables d'évoluer dans le temps justement.
Puisque la Substance n'est limitée par rien d'autre qu'elle-même, elle a obligatoirement inventé toutes les concepts mathématiques que la logique lui permettait d'imaginer. Tout en respectant la logique de mise en place des processus, bien évidemment.
Comprenez-moi bien : il est n'est nullement question pour moi de défendre des idées aussi idiotes que la génération spontanée. Dieu ne peut que respecter les lois qu'il met en place .Il faut du temps, du travail, l'accomplissement de longs travaux pour arriver à fabriquer de nouvelles choses.
La notion de Toute-Puissance correspond au fait que la Substance n'est limitée par rien d'autre que sa propre nature, mais cela ne signifie pas qu'elle puisse outrepasser les lois qu'elle s'impose à elle-même pour construire et créer. Au contraire !!
Sans ces lois mathématiques et logiques, rien ne serait possible en réalité. Je ne dis pas qu'elle n'a pas essayé de faire des choses sans utiliser de lois, je dis simplement que ça n'a rien donné, et certainement pas un monde permettant l'émergence de la conscience.
J'ai vu récemment dans un Science et Vie que de nombreux scientifiques se demandent pourquoi l'univers obéit à des lois. L'un d'entre eux, Carlo Rovelli, répond, fort justement : « Essayez donc d'imaginer un Univers sans aucune loi. Vous verrez, c'est impossible ! »

Nous observons forcément l'univers pris absolument - c'est à dire tout ce qui existe dans l'absolu, de l'univers jusqu'à Dieu - d'un endroit où la vie complexe est possible, c'est à dire d'un endroit gouverné par des lois, car il faut de la rigueur pour fabriquer de la vie. Voilà pourquoi Dieu a commencé à mon avis par inventer les lois mathématiques, ainsi que les objets qui vont avec, bien entendu.
En fait la vraie question, celle qu'aurait dû se poser Science et Vie est la suivante : pourquoi un univers avec des lois a-t-il réussi à exister ?? Voilà la vraie question !! L'énigme !
 

Ce n'est pas le hasard qu'il l'a voulu, le hasard ne fabrique pas les lois. Non, c'est bien parce que les lois mathématiques existaient avant que l'univers leur obéit et pas le contraire. D'ailleurs je vous démontrerai bientôt que l'univers, c'est un ensemble de lois, et rien d'autre. Fascinant.
Mais je n'en dis pas plus pour l'instant, vous allez tout mélanger. Concentrons-nous sur la vérification de cette élégante théorie de la Substance toute-puissante à l'aide des observations de la science expérimentale. C'est l'objet des deux articles suivants de cette magnifique petite série sur Dieu.

 

Votre ami Miteny.
En guise de citation finale, quelques définitions issues de L'éthique de Spinoza.

III. J'entends par substance ce qui est en soi et est conçu par soi, c'est-à-dire ce dont le concept peut être formé sans avoir besoin du concept d'une autre chose.

VI. J'entends par Dieu un être absolument infini, c'est-à-dire une substance constituée par une infinité d'attributs dont chacun exprime une essence éternelle et infinie.

VII. Une chose est libre quand elle existe par la seule nécessité de sa nature et n'est déterminée à agir que par soi-même ; une chose est nécessaire ou plutôt contrainte quand elle est déterminée par une autre chose à exister et à agir suivant une certaine loi déterminée.

Article suivant.

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Plus précieux que la vie : le lien métaphysique.

Publié le par Miteny

Il est rigolo de constater que si le corps suffisait, alors nous n'aurions pas de lien privilégié avec un seul corps puisque n'importe quel corps suffirait à faire le « moi », la conscience. Ce qui signifierait qu'on serait immortel puisqu'on ne serait pas attaché à un corps en particulier. Il suffirait qu'un seul corps existe sur Terre pour que l'on ait conscience de soi.

En prenant mon exemple, il suffirait ainsi qu'un seul corps existe sur Terre pour que ce corps soit le mien, soit « moi ». C'est bel et bien ça, la SUFFISANCE du corps.

Bien évidemment, c'est totalement absurde puisque de toute façon la suffisance du corps est profondément et totalement absurde. Mais cette petite réflexion permet de mettre en évidence que c'est le caractère miraculeux de la conscience, le fait qu'il faille une intervention métaphysique pour qu'elle existe, qui nous donne l'impression d'être si vulnérable et si mortel.

 

Ce n'est pas la vie qui est précieuse, c'est la conscience. Des corps en vie, il y en a des tas, surtout à notre époque. Par contre, la conscience vient d'un lien privilégié entre un corps et « autre chose », une « chose » que l'on ne maitrise pas.

Même inconsciemment, on la perçoit comme un miracle inexplicable.

Cela peut sembler paradoxal, mais c'est bien parce qu'il faut une intervention surnaturelle sur le corps, une intervention que l'on peut pratiquement qualifier de divine, bref une intervention que l'on ne comprend pas, que l'on a si peur de la mort.

Comme je l'ai dit, la mort n'est pas seulement l'arrêt du fonctionnement de son corps, c'est aussi l'arrêt du lien privilégié, nécessaire mais insaisissable entre un corps et cette force métaphysique qui nous permet d'être conscient. Or, quelque chose qu'on ne maitrise pas ne peut que nous angoisser.

On croit que SON corps est précieux parce qu'on croit qu'il est le seul à pouvoir faire du « moi ». Mais en fait il est quelconque. Ce qui semble le rendre précieux, c'est le lien métaphysique qui permet la conscience. Sans lui, pas de conscience, donc pas de vie en fait...

 

Bien à vous.

 

Les mitenistes auront la vie éternelle.

 

Post-scriptum : un sage hindou a dit un jour : « Dieu s’est caché là où l’homme n'ira jamais pensé à aller le chercher : en lui. » Quand on lit les réponses débiles que l'on me fait sur ce blog, on comprend à quel point ce pauvre homme avait raison.

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